Au cours de la dernière semaine j’ai eu pas mal l’occasion de réfléchir sur cette notion. Ma question principale étant: “Est ce que j’aime la nostalgie ou bien au contraire ça me fout les boules?”
Le week-end dernier il y avait à Madrid une méga-fiesta qui réunissait beaucoup de monde du Lycée Français de Madrid. C’est à dire un bon gros nombre de gens avec qui, depuis toute petite, j’ai fait toute ma scolarité.
Je ne suis pas allée à la fête mais j’ai suivi de près les préparatifs et les répercussions de l’évènement grâce au Blog des organisteurs.
Dès le lendemain, il y avait des photos sur la page internet et je me suis trouvée, assise à mon bureau à l’autre bout du monde, à regarder les clichés en criant les noms des gens que je voyais apparaître et que je reconnaissais. Ils ont pas tant changé que ça, en 12 ans. La plupart est même mieux maintenant qu’en 1995. Je ne devrais pas m’étonner, puisque je me vois tous les matins dans le miroir de ma salle de bains et je me dis la même chose. Y’à pas de raison pour que ce soit différent pour eux, après tout...
On a laissé derrière nous nos cocons, oubliés nos complexes (la plupart, en tous cas) et remonté nos estimes de nous-mêmes. On est plus sages, plus drôles, plus magnanimes. Plus intelligents, plus en paix et sans doute plus heureux.
Alors pourquoi est ce qu’on a envie de revenir en arrière? Pourquoi on se sent nostalgique de cette époque qui était “pire” que celle que nous vivons maintenant? On n`était même pas encore nos “vrais Nous” en ce temps là…
Moi je suis parfaitement consciente que si j’étais allée à cette réunion, ça aurait sans doute été pour prendre une revanche. Sur les filles qui étaient plus jolies que moi. Celles qui étaient plus populaires. Sur les mecs qui n’ont pas voulu sortir avec moi (ah! les cons!). Ceux qui ne voulaient même pas me connaître. Sur ceux qui ont été franchement méchants.
Mais aussi un peu pour avoir l’impression d’avoir encore 17 ans et revoir tous les gens sympas et que j’aimais bien, tous ces gens qui ont marqué mon enfance, mon adolescence. Ceux qui, juste en étant là, ont contribué à faire de moi celle que je suis…
Bref, la nostalgie, c’est bien compliqué...C’est sûr, ça fout le bourdon de réaliser que tout ce temps a passé. Mais d’un autre côté, ça permet de se rendre compte qu’on progresse et qu’on s’améliore, et qu’avec le temps même les souvenirs les plus pénibles deviennent chers à nos coeurs.
J’aime pas la nostalgie, j’aime pas me sentir dans cet état d’âme.
Mais en fait, j’adore la possibilité de la ressentir de temps en temps...
