Y sont fous, ces ricains...

Oui, c'est vrai, je ne le dirais jamais assez...

Il faut malgré tout rendre à Bush ce qui appartient à Bush et s'émerveiller sur le fait qu'après plus de 3 ans sur place (sans compter les 18 mois à New York, parce qu'à en croire les rumeurs, NY c'est pas vraiment les USA) ils continuent à me faire halluciner, par moments...

Un mec qu'on connaît, toujours à la recherche de sensations nouvelles et d'équilibre interne et autres notions baba-cool assez déroutantes -j'avais jamais rencontré auparavant quelqu'un disposé à payer $200 pour qu'un consultant Feng-Shui vienne lui réorganiser sa maison...- nous a parlé d'un endroit dans le centre de Seattle où sont organisées des "fêtes de câlins".
Je vous vois venir avec vos gros sabots vicelards, et je vous stoppe tout net. Rien de porno là-dedans. Rien de plus éloigné d'une orgie romaine que ces fêtes en question.
Il s'agit tout simplement, selon leur page internet, de "créer un espace protégé pour redécouvrir le toucher non-sexuel d'une manière amusante et affectueuse".
Le préambule sur la page internet s'interroge: Est-ce que vous recevez votre dose quotidienne recommandée de câlins non-sexuels ? Non ? Vous avez besoin d'une fête de câlins !

Et moi je me demande comment ils en sont arrivés là ? Est ce que ça pend au nez des européens aussi ? Pourquoi est ce que ça serait aussi compliqué de tapoter la main de quelqu'un, de passer un bras autour des épaules de quelqu'une ou de prendre un ami dans ses bras ? Bien entendu, je ne dis pas d'aller filer des grandes embrassades dans la rue à de parfaits inconnus. Mais il doit bien y avoir un juste milieu, non ?

Alors voilà comment, d'un côté y'à des gens qui vont payer des sous pour aller se faire câliner par des inconnus en ayant préalablement signé un accord parce qu'ils sont désespérement en manque d'affection et de l'autre côté une maman française de ma connaissance (à Seattle) se fait convoquer par la maîtresse d'école qui ne va plus tolérer le comportement inacceptable de sa fillette de 5 ans...qui est trop affectueuse et fait des câlins à tous ses camarades de classe...

NAVRANT !

Le bazar

Ou encore le foutoir, le fourbi, le fatras, le fouillis, les trucs, les choses, les machins, les bidules...
Tout un tas d'objets inanimés et souvent inutilisés, voire même inutiles.
Des objets qui encombrent, qui encrassent, qui nous étouffent, qui s'entassent.

Je suis écoeurée, maintenant que je dois me mettre à vendre ce dont nous ne voulons pas/n'avons plus besoin de voir la quantité de CHOSES que nous amassons...on dit que ce sont les Etats-Unis qui sont une société de consommation effrénée mais en fait je me demande si ce n'est pas tout le monde occidental...La France, l'Espagne, le Japon, tout ça c'est du pareil au même...
On consomme et on achète afin d'exister. Et la plupart du temps ça ne nous pose aucun problème sauf quand on déménage. Là on voit le nombre de cartons et on se sourit à soi-même de manière indulgente en se disant que vraiment, on exagère. Ensuite on s'installe dans le nouvel habitat et on recommence...

Je me rends compte que c'est difficile de faire autrement sans se couper complètement du monde, puisque nous y sommes sans cesse bombardés de messages qui nous poussent à la consommation et nous créent des besoins, mais je me dis aussi qu'il doit bien y avoir un moyen de "des-encombrer"...

En attendant, je suis longtemps sur E-bay entrain d'essayer de me débarasser de mon fatras-fouillis-fourbi. Et je continue à être écoeurée...

La ritournelle du vaccin

La semaine dernière, après de nombreux coups de fil à ma compagnie d'assurance (médicale), j'ai enfin réussi à comprendre comment procéder pour me procurer les vaccinations "exotiques" dont je vais avoir besoin pour le voyage.

Ça n'a pas été une mince affaire parce qu'à chaque fois que je téléphone je tombe sur quelqu'un de différent et je constate que la plupart sont franchement incompétents...ce qui me fait me demander la chose suivante...Est-ce que, automatiquement, les gens qui travaillent dans un service client par téléphone sont obligés de laisser leur cerveau dans une consigne avant de prendre leur service afin de s'assurer qu'ils suivent bien le "script" imposé ? Parce que souvent je me suis rendu compte qu'il aurait suffit que mon interlocuteur aille un peu au-delà de son texte imposé pour répondre à ma question en un seul appel...je suppose que s'ils avaient été les rois de l'impro ils seraient acteurs de théâtre au lieu de répondre au téléphone...mais je m'égare...

Revenons à mes piqûres...
On m'informe qu'il faut que j'aille dans une clinique spécialisée dans les maladies tropicales et/ou exotiques mais que, comme il n'y en a aucune affiliée à mon réseau il faudra que j'avance les kopeks et me fasse rembourser ensuite. Ok, jusque là ça va, je suis. Ça m'a pris 2 ou 3 appels mais c'est pas la mer à boire...Il s'agit de savoir maintenant à combien je vais être couverte, parce que c'est pas tout ça mais c'est une donnée importante. Donc, au cours des appels numéro 4 et 5 j'apprends que je serais remboursée à 100% à hauteur de $400. Bon, le pourcentage est bon mais la quantité je ne suis pas sûre parce que d'un côté on dirait que c'est pas mal de sous mais d'un autre côté je commence à connaître les amerloques et je soupçonne que je vais me faire vampiriser au niveau des picouzes (sous prétexte qu'elles sont exotiques...)
Désormais je n'ai plus à bigofoner l'Assurance, il faut que je trouve ma "Travel Clinic" et je n'en suis qu'au début de mes peines...

Comme nous sommes à l'ère de l'information, je me connecte à Internet et recherche les sites médicaux divers et variés que je trouve sur mon passage (virtuel). D'habitude je ne fais jamais ça parce que l'auto-diagnostic -euh...ça finit par c ou que?- très peu pour moi. Mais là je me renseigne histoire de savoir de combien de vaccins on parle, exactement...(trop, je n'en doute pas, aargh!). Entre le Lonely Planet et le site de l'Organisation Mondiale de la Santé et celui du Ministère Espagnol de la Santé et aussi un ou deux sites amerloques, je me fais une idée très précise de ce dont je vais avoir besoin.
Munie de cette info, je téléphone à la clinique de voyage de l'Université de Washington dont j'ai trouvé le numéro au cours de mes perquisitions internetales. On me donne RDV sans encombres et, juste par curiosité je demande combien ça coûte...QUOI ? Je m'étrangle, je m'indigne, je m'étouffe...La charmante dame vient de m'informer que la consultation c'est $169 (par personne, hein, peu importe que Veri et moi aillons exactement au même endroit, que nous aillons pratiquement le même âge et que nous soyons presque du même sexe -bah oui quoi, y'en à que 2 ça doit pas être si complexe que ça, tout de même !-), le forfait de vaccination c'est $25 la première piqûre et $15 chaque suivante, plus le prix du vaccin en soi...
Après un rapide calcul et malgrè ma nullité absolue en Maths, je me rends bien compte que je vais pas aller pisser loin avec mes $400...
Je remercie la dame, lui demande d'annuler mon rencard, merci bien, je vais essayer de trouver moins cher ailleurs...

Si vous croyiez que l'histoire est finie, vous vous trompiez...

Je téléphone au médecin qui nous avait examinés pour faire nos cartes vertes et sa secrétaire me file le contact d'une Travel Clinic qui se trouve à 7 minutes de chez moi. Cool. J'appelle, je prends RDV en précisant bien que je veux la Travel Clinic et le tour est joué...Je me présente à mon rencard (à 7h30 du matin...j'ai dit à la réception que n'importe quelle heure de TOUTE la journée me convenait et elle a rien trouvé de mieux que 7h30 du matin ?! bref, passons) et je fais la connaissance d'une doctoresse charmante qui, après m'avoir interrogée sur ce dont j'ai besoin, m'abandonne pendant au moins 25 minutes pour aller -attention!- rechercher sur Internet quel vaccins sont adaptés à mon voyage...Euh...'Scuze moi, m'dame ! t'es pas docteur du voyage ? pasque si c'est pour me dire exactement la même chose qu'internet je vois pas ce que je suis venue faire à 7h30 du matin ici...Mais bon, dans l'espoir de me faire trouer la peau au nom de ma santé je la boucle et attends patiemment qu'elle revienne tout en essayant de pas m'endormir sur ma chaise en plastoc sous les néons aveuglants, bercée par le tictac d'une horloge de promo pour des antidépresseurs (ce qui semble adapté dans un environnement aussi glauque). Bah quand elle revient elle me fait un laïus sur les vaccins que je connaîs déjà, me dit qu'elle est pas certaine pour l'Encéphalite B Japonaise (ouais, moi non plus, parce que le site est pas méga-clair sur le sujet, hein? t'es pas d'ac'?) et qu'elle pense que je devrais aller dans une Travel Clinic. Euh...ah bon ? mais chuis où ici alors ? ah bon ? un hosto tout con ? bon, bah j'me suis fait un peu avoir...Au final la seule chose que j'ai obtenue ça a été un rappel de la Polio et une ordonnance pour le vaccin anti-Typhoïde.

L'infirmière a voulu me faire le premier shoot d'Hépatite A et B mais quand j'ai confirmé mes doutes sur l'utilité de ça si je ne peux pas me faire faire le dernier shoot, elle a renoncé. Bien entendu, comme je suis bien informée, je lui ai demandé si elle pouvait pas me faire les vaccins pour l'Hép. A et B selon le calendrier "super rapide"...elle m'a regardé avec des yeux ronds, elle savait pas de quoi je parlais et je me suis dit: Eh oh, tu rigoles ? c'est qui l'infirmière ? et j'en ai conclu que la Médecine est morte, ce qui compte c'est de savoir faire des recherches internet. Parce que l'info sur le calendrier de vaccination "super rapide" elle est sur le site de l'OMS, à la portée de tout le monde...

Résultat, niveau vaccins, j'en suis au point de départ...je vais devoir cracher au bassinet de la science et sans sourciller ! Ceci dit, si le médecin de l'Université de Washington me laisse dans son bureau pour aller chercher sur internet, je lui pique son diplôme et j'ouvre ma consultation !